Le monde entier célèbre chaque le 22 mars la journée mondiale de l’eau. A Beni l’accès à l’eau potable reste un problème majeur pour
une grande partie de la population de cette ville cosmopolite du Nord-Kivu, alors
que ce dernier est un élément indispensable pour se
protéger de plusieurs maladie dont le Coronavirus.
Si l’accès à l’eau potable constitue en soi un problème,
pour en avoir, les habitants sont obligés de se réveiller
très tôt et aller faire une longue file d’attente, et ceci
quotidiennement, durant plusieurs heures. A certaines
Sources d’eau on note d’énormes bousculades car chacun veut être servi le premier.
Un problème qui date de très longtemps
Malgré l’absence des données démographiques actualisées faute d’un recensement à jour de la population, actuellement on estime à plus de sept cents mille habitants, la population de
Beni. Malheureusement, plus de la moitié n’a pas accès à l’eau
potable en quantité pouvant répondre efficacement aux
besoins des ménages, pourtant Beni est une ville qui est à quelques kilomètres de la rivière semuliki. Cette ressource devrait en
principe être bénéfique à toute cette population sans
beaucoup de difficultés, surtout avec l’existence d’un service public
dénommé la Régie de Distribution d’eau (REGIDESO).
La Regideso S.A a pour objet social : La production, la distribution et la commercialisation
d’eau potable , L’étude et l’exécution des travaux d’aménagement
des ouvrages de production et de distribution d’eau potable et Toutes autres opération industrielles, commerciales, financières, mobilières ou immobilières se rapportant directement ou indirectement à l’objet social ou
susceptibles d’en faciliter l’extension ou le développement de l’Entreprise.
Au vu de ce qui précède, on comprend que la charge
de production et de distribution d’eau potable
incombe entre autres à l’État Congolais.
Des familles se lèvent trop tôt pour aller faire le rang
devant des bornes fontaines.
Masika Dessange, 16 ans est une élève en 3ème secondaire,
habitant le quartier Pasisi et est issue d’une famille de 8 personnes dont 6 enfants. De ce fait,
elle doit se réveiller chaque jour autour de 5 heures du matin avec ses frères pour aller faire la queue devant une borne fontaine.
“Si je me réveille à 6 heures, là j’ai moins de chance de
rentrer avec un bidon rempli d’eau. Je suis obligée de mettre le réveil matinal dans mon téléphone pour être à l’heure à la borne fontaine afin de faire la queue pendant
une heure et rentrer avec de l’eau. J’y vais souvent avec
mes deux frères, donc nous avons 3 bidons de 20 litres au
total, mais c’est très insuffisant pour une famille de 8
personnes.Comment avec 60 litres d’eau nous pouvons arriver à tous
nous laver, faire la vaisselle, lessiver nos habits, boire et
préparer de la nourriture ? Sans oublier que d’autres
besoins de toilette nécessitent une grande quantité d’eau. Nous sommes dans une ville où la sécurité n’est pas au
top, y aller à 5 heures du matin, c’est prendre assez de
risques…” s’exclame Masika Dessange.
En cette journée dédiée à l’eau potable par les Nations-Unies, les autorités provinciales doivent fournir beaucoup d’efforts pour garantir l’accès à cette denrée quasi indispensable à la population.
Simon du Ciel OMARI