Dialogue pour la paix : « agir sur la cause que sur les conséquences, c’est mieux »

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Les organisations de la société civiles et  différents regroupements des jeunes ont été en dialogue avec les autorités politico-militaires et policières ce jeudi 03 mars 2022 en ville de Beni. Ces parties prenantes discutent sans tabou sur les enjeux de paix. Le souci pour ces derniers est de voir la région de Beni recouvrer la paix. A l’occasion, les dirigés ont présenté leur cahier de charge demandant aux acteurs de la protection en cette période de l’Etat de siège d’améliorer la situation sécuritaire dans la zone. Recommandation accueillie sportivement par la police locale. (Suite du dialogue du 04 Mars 2022 dans la prochaine diffusion)

« Je suis jeune, je suis femme, je suis autorité potitico-administrative, militaire et policière, je m’engage et je consacre mes efforts pour la paix à Beni« , tel est le slogan du Dialogue Démocratique Pour la Paix à Beni. Cette activité s’inscrit dans   le cadre de la mise en œuvre de la stratégie provinciale de stabilisation organisée par le Consortium Pole Institute-Alarme pour la Prise de Conscience aux Devoirs et Droits Humains (APCDDH) en collaboration avec le Secrétariat Technique du Fonds de la cohérence pour la Stabilisation (FCS).

Selon charmant Wandambi, chef de projet dialogue Démocratique pour la paix à Beni au sein de Pole Institute, ces assises sont des opportunités d’échanges constructifs entre les autorités, les groupes des jeunes et des femmes et d’autres parties prenantes dans le domaine de stabilisation et de consolidation de la paix : « Le souci majeur pour nous tous c’est de restaurer la paix dans la région. A l’issu de ces échanges, nous allons mettre en place un cadre de concertation permanente qui va chaque fois mener des plaidoyers auprès des acteurs de protection, mais aussi vulgariser les messages de paix pour amener les population à une culture de paix« .

Le dialogue est salutaire pour Beni

Pour sa part, Pepin Kavota, président de la société civile, cette activité est salutaire pour la région de Beni, longtemps meurtrie par les tueries ADF : « je suis très ravi de constater que tous les représentants de différentes couches sociales sont très actifs dans ce dialogue sans tabou. Cela va permettre aux autorités de comprendre les attentes des populations afin de monter les stratégies de paix« .

Rappelons que l’insécurité à longtemps duré à Beni. Elle a ainsi causé un climat de méfiance entre les dirigeants et les dirigés, caractérisé par des manifestations de colère dans lesquelles les jeunes s’attaquent aux acteurs de l’Etat de siège, disant que leur présence est inutile par ce qu’ils n’arrivent pas aussi vite à restaurer la paix :

« Il est impérieux d’agir sur les causes que sur les conséquences. Les policiers et militaires ne doivent pas dépenser plus d’énergie en réprimant les manifestations au lieu d’améliorer la situation sécuritaire longtemps sollicitée par les manifestants. Donc, les acteurs de paix doivent se concentrer beaucoup plus sur la traque des groupes négatifs au lieu de s’attarder sur la gestion de la chose publique« , fait savoir Joël Kavula, membre du parlement d’enfants, pendant qu’il prenait la parole au nom de toutes les structures de la jeunesse représentée dans le dialogue.   

L’union fait la force

Prenant la parole pour le compte de la société civile locale, Paluku Alphonse de l’AMIP (Action des Mages pour la paix) félicite tout d’abord les autorités de l’Etat de siège pour son succès à pouvoir restaurer l’autorité de l’Etat à Beni ville et territoire, avant de recommander à celles-ci de sécuriser parfaitement les civils en renforçant les patrouilles et en décentralisant les numéros verts par quartier. « Cela pourra éviter le retard des interventions de la police observées parfois lors des alertes faites par des victimes lors d’incursions nocturnes« .  A ces propos, le commissaire supérieur principal Sébastien Kahuma, commandant de la police de Beni fait savoir à l’audience qu’il est important qu’à l’issu de ce dialogue, de se souder les coudes pour que tous, gouvernants et gouvernés, puissent cheminer vers la paix durable. 

Mustapha Mulonda

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