La pratique bleusaille est strictement interdite par le Ministère de l’enseignement supérieur et universitaire (ESU/RDC). Cette décision est motivée par le fait de décourager les actes «dégradants» et « humiliants» qui étaient commis à l’encontre des étudiants nouvellement inscrits au sein des universités et instituts supérieurs par leurs aînés scientifiques par le passé. Résultat satisfaisant à l’Université Officielle de Semuliki (UOS/Beni).
La bleusaille est interdite par le ministre de l’ESU, Muhindo Nzangi Butondo. Selon la tutelle, cette pratique ne reflète pas l’image des cadres de demain pour la RDC.
Cette décision a été bien accueillie par les nouveaux étudiants. Ces derniers félicitent tour à tour l’autorité de l’ESU et les autorités académiques de la place. » Nous sommes heureux d’apprendre cette nouvelle car nous avions beaucoup peur de venir commencer l’année académique. La bleusaille n’existe plus ! Nous remercions les autorités académiques mais aussi nos ainés scientifiques pour avoir obéit à cette décision », dit Espoir Kakule, étudiant nouvellement inscrit en L1 Agronomie à l’Université Officielle de Semuliki (UOS/Beni).
Anciens pas trop contents
Par contre, cette décision n’a pas été bien accueillie par certains anciens étudiants qui étaient victimes de ces actes par le passé. « Nous ne sommes pas contents de ce refus. Nous, on a subi la bleusaille, pourquoi pas ces petits ? Cette pratique permet aux nouveaux étudiants venus de l’école secondaire de s’adapter aux nouveaux comportements à adopter à l’université. Aussi, la bleusaille initiait les nouveaux à affronter la peur et la frustration aussitôt étudiants. Nous faisions ainsi pour essayer de diminuer leur orgueil, en leur démontrant d’être humbles pour récolter le succès à l’université », évoque l’étudiant K. M., de l’UOS
Acte violant le droit de l’homme
L’enseignant contacté a tenté d’expliquer l’importance de cette interdiction. Chef de Travaux Salomon Mutsumbura, titulaire du cours de l’Education à la citoyenneté fait savoir que cette décision qui vient d’être mise en application par le Ministre ne date pas de cette année académique : « la bleusaille a été interdite depuis longtemps. Notre autorité de tutelle, dans son instruction 024 a réitéré l’interdiction formelle de cette salle pratique, parce qu’elle va à l’encontre des droits humains. Il s’agit là des actes d’humiliation et qui ne rentrent pas dans le respect du droit de l’homme. Ainsi, je profite de ce moment pour dire à tous les étudiants soucieux de leurs études de s’abstenir de ce désordre, surtout que certains parmi les anciens étudiants ont été chassés définitivement de l’UOS après avoir été attrapé par le Comité de gestion entrain de s’en prendre aux nouveaux venus ».
Très ravis, les parents félicitent
Pour leur part, certains parents d’étudiants sont joyeux de l’application de cette décision. Ils félicitent pour ce faire, les autorités académiques de l’UOS/Beni qui ne cessent de la mettre en pratique en écartant des barbares de leur université. « Je suis très heureuse d’apprendre que le ministre a interdit la bleusaille, car certains étudiants profitaient parfois de cette occasion pour harceler nos enfants sous prétexte qu’ils vont les protéger », déclare Madame Kyakimwa Syakwanyala, mère d’une étudiante de L2 à UOS/Beni.
Une mission pourtant noble
Selon Romain Matemuli, président honoraire des étudiants de l’UOS/Beni, dans l’histoire de l’Enseignement supérieur et universitaire en RDC, des étudiants nouvellement inscrits étaient victimes d’intimidations, de tortures et d’agressions (physiques, morales ou sexuelles), ont-ils toujours dénoncé. Les organisations des droits de l’homme ne cessaient d’interpeller les autorités sur cette forme de » violation des droits humains ». C’était une façon pour les anciens d’intégrer les nouveaux dans une « nouvelle vie » et que cette situation leur permettrait d’établir une « équilibre » social entre les étudiants issus des différents environnements : « Malheureusement cette mission noble s’accompagnait des mauvaises pratiques qu’on tentait chacun à on niveau, d’éradiquer », conclut-il.
Emmanuela Vivuya (Etudiante en L2SIC/UOS)