Pour combattre efficacement les atrocités menées par les ADF dans la région, la société civile de la RDC et celle de l’Ouganda unissent leurs forces pour encourager leurs armées respectives à combattre ce mouvement terroriste, mais aussi en ouvrant une porte à la défection à l’assaillant qui voudra quitter le maquis pour intégrer le processus de réinsertion sociale.
Les Organisations de la société civile qui travaillent sur les questions de paix et des conflits en Ouganda et en République Démocratique du Congo ont publié ce jeudi 03 Mars 2022, une déclaration conjointe appelant à la fin des violences contre les civils dans leurs pays.

A travers un communiqué rendu public au cours d’une conférence de presse tenue dans la salle de réunion de la société civile à Beni, ces structures citoyennes doigtent le mouvement terroriste ADF comme principale menace, demandant ainsi aux dirigeants de deux pays à redoubler d’efforts pour ramener la paix dans la région. En plus de la guerre, ces acteurs de paix optent également pour la défection des éléments ADF.
Selon Me Omar Kavota, l’un des panélistes, ce communiqué conjoint est parmi les résultats de la réunion tenue 3 jours durant à Kampala en Novembre dernier. Intitulée « Conférence UG-RDC sur les défections », cette bipartite était organisée par la Fondation Bridgeway, réunissant des responsables gouvernementaux et des représentants d’Organisation de la Société Civile de la RDC et de l’Ouganda pour discuter des problèmes de défection des ADF.
«Nous demandons à la population de Beni d’accompagner ce projet dans le but de la restauration de la paix dans notre région longtemps meurtrie par les tueries perpétrées par les ADF », fait savoir Pepin Kavota, président de la société civile de Beni, après avoir présenté l’intégralité du communiqué conjoint société civile RDC-UG sur la question de la défection ADF.
« Intégralité du communiqué »
DÉCLARATIONPUBLIQUE SUR L’INTERVENTION DES OSC SUR LEPROCESSUS DEDÉFECTION ENTRE L’OUGANDA ET LARÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DUCONGO
Nous, les organisations de la société civile de la République démocratique du Congo et de la République d’Ouganda qui avons participé à la conférence du 08 au 11 novembre 2021 à Kampala. Dont les seuls mandats à la conférence est de renforcer les défections de l’ADF/ISISRDC et d’améliorer les relations bilatérales entre les deux pays pour prévenir les violents conflits, Alignons entant que «Voix et perspectives des OSC dans les deux pays».
Bénéficiant de la participation active des deux gouvernements à cette conférence qui ont concrétisé leur volonté d’éliminer la menace que ADF/ISIS-RDC représente;
Conscient que les gouvernements et les OSC sont aux prises avec le problème des défections et de la récidive dans les principales zones touchées des deux pays ;
Au courant des efforts déployés par les différents acteurs pour s’assurer que différentes stratégies sont utilisées pour assurer un processus de défection sans heurt par les parties affectées ;
Consterné par le déplacement forcé et la crise humanitaire dans les deux pays, ce qui rend difficile pour les communautés frontalières et les efforts de sécurité de travailler et de filtrer tous les entrants sans compromettre le système ;
Nous, membres de la société civile travaillant sur la promotion des efforts de défection et sur les processus de réadaptation et de réintégration dans les deux pays, recommandons par la présente ce qui suit :
- Que les deux pays devraient mettre en place ou concrétiser des politiques et des stratégies visant à limiter et à contrer l’extrémisme violent avec une stratégie de défection bien définie.
- Promouvoir la coopération régionale entre le gouvernement de l’Ouganda et du Congo pour renforcer la sécurité des personnes et des biens au Nord-Kivu et en Ituri et dans d’autres zones à risque d’ADF et d’ISIS-RDC.
- Qu’une stratégie de communication claire soit mise en place pour les deux pays afin d’aider les acteurs institutionnels et non étatiques à garantir la communication des bonnes informations et par les bonnes personnes, y compris la communauté.
- Avoir en place des stratégies de réhabilitation et de réintégration claire set bien établies en suivant les bons cadres juridiques qui sont à la fois étatiques et non étatiques pour tous les acteurs.
- Adopter des approches globales, inclusives et participatives axées sur la gouvernance démocratique et les droits de l’homme, l’autonomisation économique, l’éradication de la pauvreté, ainsi que des approches qui mettent fin aux inégalités et à la discrimination au sein de la population ;
- Développer une approche qui prend en charge toute la société et implique tous les acteurs pour aborder les problèmes d’extrémisme violent afin de compléter les interventions ciblées des gouvernements ;
- Établir des espaces bien coordonnés pour les échanges bilatéraux et l’apprentissage entre différents groupes de la société civile et les militaires en Ouganda et en RDC sur la question de la prévention de l’extrémisme violent ;
- Nous encourageons les représentants politiques du ministère des Affaires étrangères et de l’Intérieur de la RDC à vulgariser ces recommandations aux différents niveaux de gouvernement afin que l’ADF/ISIS-RDC puis se être complètement éliminé en RDC.
En ce jour 10 novembre 2021 à l’hôtel Africa.
Mustapha Mulonda