Pourquoi l’autochtonie et l’autonomie de peuple Bingi sont-elles gênantes ?

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Le 09 août de chaque année, le monde commémore la journée internationale des peuples autochtones.  A Goma, la communauté autochtone Bingi n’a pas fait l’exception. Elle a célébré cette journée avec joie et amour, pour montrer à la face du monde qu’elle est non seulement autochtone, mais également autonome. «  Pourquoi les gens veulent nous associer à leurs tribus. Nous sommes un peuple autochtone du groupement  Binza, dans la chefferie de Bwisha en territoire de Rutshuru. Nous avons notre langue et notre coutume »,  fait savoir Adelard Bineza Masaka, président de la communauté Bingi. Il l’a dit sous la colère quand les éléments de la Police nationale congolaise sont allés disperser violemment leur activité pourtant pacifique, selon lui.

Tout a commencé par une marche pacifique le long des artères principales de la ville de Goma pour chuter dans une salle de fête, située sur la route 1Km témoin. Sous une liesse, les Babingi dansent et chantent. Ils brandissent leur calicot portant le thème qui sera développé dans la salle : «  La contribution de la culture Bingi dans la recherche de la paix, la fraternité et la cohabitation pacifique dans la province du Nord-Kivu ».

« Un peuple discriminé »

«Aussitôt dans la salle, quelques jeunes inconnus sont venus nous agresser. Ils ont commencé à nous tabasser, malheureusement sous l’œil impuissant de la police. Nous avions jugé bon vider la salle, avant d’être brutalement chassés par quelques policiers et ces jeunes qui nous accusent à tort d’être des collaborateurs du mouvement M23 », dit l’un des jeunes de la communauté Bingi. Et de poursuivre que c’est un complot contre sa communauté par l’une des communautés de la place, qui veut que le peuple Bingi soit considéré comme sa sous-branche. «Pourquoi allons-nous accompagner le M23 qui sème la mort et la désolation dans notre territoire ? Tôt ou tard la vérité finira par triompher», insiste-t-il.  

Tristes et en colère,  les membres de cette communauté se disent être discriminés quand quelques leaders Bingi étaient arrêtés par la police: «Nous subissons une marginalisation depuis très longtemps et nous ne baisserons pas les bras. Nous continuerons cette lutte pour notre autonomie de génération à génération, jusqu’à ce qu’on aura gain de cause», dit MN., une jeune Bingi.

Rédaction

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