Les conditions de vie des déplacés laissent à désirer dans différentes familles d’accueil où ils vivent à Beni ville actuellement. Ces derniers sont affamés et passent nuit dans des mauvaises conditions. Ils sont plusieurs vulnérables ayant fui les atrocités causées par les ADF (Force démocratique et alliés) et autres groupes négatifs actifs dans le territoire de Beni et l’Ituri.
La menace terroriste dans le territoire de Beni en province du Nord-Kivu caractérisée par les tueries des civils est à la base d’un déplacement massif de la population fuyant de partout, craignant pour sa sécurité. Plusieurs cités et villes jugées plus ou moins sécurisées connaissent ces derniers temps un afflux des déplacés, à Beni, Butembo, Bulongo, Kasindi, Mutwanga, pour ne citer que celles-là.
Ces déplacés de guerre fuient non seulement les tueries, mais aussi les kidnappings et les violences sexuelles dont sont victimes. Ils sont plus d’une cinquantaine des ménages déplacés de guerre vivant dans des familles d’accueil ici en ville de Beni ces jours-ci, sans assistance consistante, rapporte le Bureau local de la Protection civile.
Fuir la tuerie vers la galère
« Voici près de deux mois que nous vivons sans assistance. Nous mangeons difficilement, car nous n’avons plus accès à nos champs, suite à l’insécurité persistante dans nos milieux de provenance. Vous voyez vous-mêmes, nos enfants sont attaqués par la malnutrition aiguë. Ici nous mourons vraiment de faim. Même nos conditions d’hébergement sont tellement précaires », explique Masika Rosette, mère de cinq enfants, l’une des déplacés de guerre vivant en ville de Beni. Et de poursuivre, « nous n’avons pas d’argent pour subvenir à nos besoins primaires et secondaires. Voilà pourquoi nous demandons aux personnes de bonne volonté, ainsi qu’aux ONG tant nationales qu’internationales de nous venir au secours».
Les ONGs devront s’activer
Même la société civile locale s’inquiète. « Les déplacés n’ont ni à manger ni de quoi se vêtir. C’est une situation qui nous tourmente beaucoup. Quand on essaie de faire le tour dans les villages environnants la ville de Beni, nous remarquons que ces milieux sont restés inhabités, et on se demande : où ces déplacés sont-ils installés surtout qu’à Beni il n’y a aucun camp des déplacés, que mangent-ils ? », se questionne-t-il
Comment les déplacés galèrent-ils et pourtant, il y a un grand nombre d’ONGs humanitaires implantées partout au Nord-Kivu ? « La situation humanitaire est tellement grave. Notre souhait est de voir une paix durable regagner dans la région. En attendant, les ONGs doivent s’activer pour venir en aide à ces vulnérables qui totalisent déjà plusieurs jours sans assistance dans différentes familles où ils sont hébergés », indiqué Maitre Pepin KAVOTHA, président de la société civile de Beni.
Déplacés logés dans des déplacés
Signalons que c’est depuis 2014, début des tueries, que les citoyens se déplacent de peur d’être anéantis sauvagement par les ADF, les Maimai et les CODECO, ces milices très actifs dans les territoires de Beni au Nord-Kivu et à Irumu dans la province de l’Ituri, comme l’indique l’ONG CEPADHO dans ses différents rapports.
Malheureusement, c’est la galère même dans les milieux de déplacements : «je suis incapable de nourrir et loger dix personnes. J’étais obligé de les demander d’aller ailleurs, peut être le bon Samaritain qu’ils trouveront aura plus de moyen financier que moi », regrette Madame Ange, une habitante de Beni alors qu’elle déposait ces derniers dans une église de la place.
Guylaine KAHUMULA (étudiante en L1 FASIC/Publication cadre avec le cours de la méthodologie de l’Information)